Voyage au Pérou entre Amazonie et Cordillère
Entre l’immense Amazonie, l’impressionnante Cordillère des Andes, le désert côtiers, le Pérou recèle de paysages contrastés. Les mêmes contrastes qui se retrouvent dans les populations de la capitale… Témoignage.
il suffit d’ouvrir les yeux pour apercevoir ces contrastes : des familles se partagent de petites « maisons », des abris de fortune, avec pour seuls biens quelques bovidés et de petits lopins de terre.
C’est dans la capitale que commence ma découverte du Pérou. Elle a tout d’une grande ville, les concerts de klaxons, les rues animées, les musées et les beaux vestiges de l’époque coloniale. Pourtant, il faut malgré tout s’en éloigner pour découvrir le « vrai » Pérou. En effet, Lima rassemble environ un tiers de la population péruvienne -soit 10 millions- qui se partage deux tiers des richesses. Je quitte donc le quartier de Miraflores qui borde le Pacifique pour longer les côtes jusqu’à la réserve naturelle de Paracas.
En plein désert – la côte représente 11 % du territoire et compte près de 3 000 km de désert-, les paysages deviennent saisissants. Mais l’impression est vite « gâchée » par la pollution – déchets en tout genre qui jonchent les routes. Forcément, cette question, sans doute bien occidentale, me taraude : pourquoi un tel non respect de la nature alors que celle-ci offre aux Péruviens de telles merveilles ? Il me faudra peu de temps pour y répondre. Le constat est le même partout dans le pays : l’écologie est forcément reléguée lorsque les priorités sont avant tout d’avoir accès à l’électricité, à l’eau ou voire même, dans certaines régions, aux infrastructures routières. A Nazca, ville connue pour ses étranges lignes et figures tracées dans le sol ( lignes de Nazca ) , dont l’origine reste toujours à ce jour une véritable énigme, le jour de mon passage, les Péruviens manifestaient d’ailleurs contre le prix trop élevé de l’accès à l’eau : un luxe qui donne droit à 15 minutes d’eau seulement par jour et par foyer.
L’altiplano et son el soroche
La mastication de la feuille de coca fait donc désormais partie de mon rituel pour empêcher el soroche, le mal des montagnes. J’arrive ensuite dans la réserve nationale de Paracas, un riche écosystème côtier de 335 hectares. Les plages de bord de mer, les îles, les falaises mais aussi les espèces animales comme les pélicans ou les flamants, offrent des paysages étonnants, que je n’aurais jamais cru trouver au Pérou.
Une excursion sur les îles Balestas, en bateaux à moteur bien polluants, permet aussi de se plonger dans ce riche patrimoine naturel et d’y découvrir des terres noires de lions de mer, de manchots et d’oiseaux – cormorans, sternes… Vu l’importance de ces derniers, le Pérou en tire profit en récupérant les quantités de guano qui sont exportées comme engrais vert. En quittant ensuite Nazca, je rejoins en bus la ville d’Arequipa. 560 km et 9h de route plus tard, j’arrive enfin dans la cité blanche, nichée à 2 325 mètres d’altitude avec … une bonne tourista qui me cloue au lit.
Après avoir repris quelques forces, je passe le col de Patapampa (4 800 m d’altitude) dans un bus à oxygène ! La mastication de la feuille de coca fait donc désormais partie de mon rituel pour empêcher el soroche, le mal des montagnes. Il est vrai qu’à cette altitude, les maux de têtes sont fréquents et que les efforts doivent donc être réduits. Me voilà en tout cas, sur l’altiplano – les hauts- plateaux péruviens-, bordé par les cordillères de la sierra, région dominée par la Cordillère des Andes qui atteint 6 768 m.
L’occasion de découvrir les premières vigognes, les plus petits camélidés. Les variations de température dans cette région sont fortes dans une même journée (entre 20°C et 2°C). Un climat bien particulier qui est pourtant favorable aux cultures, notamment celle de la quinoa et de la pomme de terre. A Yanque dans le canyon de Colca, les habitants vivent donc principalement de ces cultures en terrasses qui remplissent la vallée. De nombreux Péruviens prennent place également le long des petites routes pour vendre aux touristes artisanat et nourriture ou la pose photo. En haut de la vallée du Colca, des dizaines de rapaces se jouent des courants ascendants à la Croix du condor.
Un spectacle étonnant à vivre lorsque cet oiseau d’une envergure de plus de 3 mètres et fervent de charognes apparaît sous vos yeux !