Récit de voyage : le voyage à la voile, au gré des vents et des envies- fin
Le long ruban phosphorescent créé par l’étrave de MITI s’allonge jour après jour. Les escales se suivent et ne se ressemblent pas, nous apportant toujours de nouvelles satisfactions, de nouveaux émerveillements.
Découverte à la voile de la méditerranée à l’atlantique
Après la Corse, les Baléares, le sud de l’Espagne voici que se présentent les deux colonnes d’Hercules : Gibraltar et Ceuta. Cela rime avec la sortie de la Méditerranée pour l’océan Atlantique et un nouveau Continent : l’Afrique et plus particulièrement le Maroc et son accueil à Rabat. Moment magique, l’oued se remplissant de baigneurs qui cherchent à toucher le bateau, les pêcheurs de leurs barques multicolores montrant leurs poissons en nous criant « bienvenue », tout cela dans ce décor magnifique que forme la cité des Oudayas. Nous sommes dépaysés, confrontés à de nouvelles monnaies, à de nouvelles cultures.
Et cela ne fait que commencer, nous passons d’une découverte à une autre, les Canaries avec le Timanfaya, le Teide, puis le Cap Vert et enfin la grande traversée vers les Antilles tant redoutée par les novices comme nous. 16 jours de mer, dont une partie carrément inconfortables, que nous découpons par tranche de trois heures, nuit et jour. 3 heures de veille aux cargos, à la navigation pour l’un, 3 heures pour l’autre de repos ou à gérer le quotidien, les enfants. Instants inoubliables de l’arrivée de l’autre côté, qui s’annonce doucement en fin de nuit. D’abord une odeur de vanille, puis de fleurs. Une lueur comme un porte-containers qui ne bouge pas et enfin, la terre qui apparaît plus sombre entre ciel et mer, la Martinique.
Ca y est, nous sommes 2100 miles plus loin, plus de 3600 kilomètres, ouf ! Nous avons besoin de repos avant de visiter les petites Antilles. Martinique, Dominique, Antigua, Grenada, Saint-Vincent,… Autant de noms qui chantaient dans nos têtes comme des sites enchanteurs et inaccessibles et qui apparaissent maintenant sous nos yeux. A chaque navigation sa nouvelle île, son nouveau parfum, ses nouveaux coraux, bref, des nouveaux plaisirs. Plaisirs d’un marché coloré, d’un poisson fléché pour le repas, d’une promenade, d’une baignade dans une rivière, plaisirs de découverte de nouveaux animaux, de nouveaux végétaux, de croquer dans un fruit inconnu de nos étalages européens, plaisirs des rencontres avec les locaux ou avec d’autres voyageurs comme nous, plaisirs de se comprendre même si la langue cherche à nous mettre barrière, plaisirs.
Nous partons ? Nous restons ? Un coup d’œil à la météo généralement conciliante ici, nous baignons dans une douce impression de liberté. Sommes-nous au paradis ? Mais la réalité nous rattrape en cette fin de printemps. Nous entrons dans la saison cyclonique et il nous faut faire du sud pour laisser passer les ondes tropicales qui deviendront peut-être les cyclones de demain.