Voyage au coeur du parc national de Fulufjället en Suède
Perdu le long de la frontière norvégienne, le parc national de Fulufjället accueille généralement ses visiteurs pendant la saison estivale. C’est au printemps que nous avons décidé d’arpenter ce territoire sauvage, en compagnie du garde des lieux. Promenade dans les bois et les tourbières.
Printemps en Suède : le réveil d’un parc
J’étais parti dans les premiers jours du mois de mai, au moment où, en France, les bourgeons sont déjà éclos, l’herbe redevient verte et les températures frisent les 20°C. En survolant la Mer du Nord encombrée de bateaux et de nuages bas, je savais qu’au Nord, le printemps avait tout juste pointé le bout de son nez et qu’il faudrait attendre encore un peu avant d’apercevoir du vert dans le paysage. L’objectif du voyage : découvrir un parc national suédois méconnu, le parc de Fulufjället, un territoire de taïga et de basses montagnes collé contre la frontière norvégienne, à quelques centaines de kilomètres au nord d’Oslo. L’étroite bande de bitume se faufilait entre les lacs et dans les sombres forêts de sapins, traversant des territoires immenses, inhabités et en pleine métamorphose.
La fonte des neiges alimentait les larges rivières dont le flot tumultueux charriait des particules de terre, arrachées en amont aux tourbières libérées de leur gangue de glace.
L’eau coulait partout. Les sous-bois, sombres et froids, étaient le dernier refuge de la neige qui avait recouvert la région lors des cinq derniers mois. Passée la frontière Norvége – Suéde, le sentiment de solitude devint encore plus présent. Les rares maisons qui jalonnaient les routes norvégiennes avaient définitivement disparues, laissant place à un no man’s land où la nature semblaient se développer sans entrave. « Semblaient », parce que les coupes à blanc de certaines parcelles de forêt laissaient à penser que les bucherons, pendant la saison estivale, jouaient de la tronçonneuse dans cette contrée reculée.
Le garde du parc national m’accueillit sur ses terres en ce début de printemps. Je l’avais prévenu de ma visite, et dès le lendemain, il m’emmenait découvrir le parc. « Fulufjället, en suédois, signifie « Montagne de Fulu », m’avait-il expliqué. Fulu, on ne sait pas trop ce que cela veut dire. Certains disent que c’est l’ancien nom de la rivière qui traverse le parc. » Cette rivière, encore à moitié recouverte de glace, nous l’avons suivie pendant une heure, au départ du centre pour visiteurs, absolument désert en cette saison. En remontant son cours, au milieu d’une forêt de pins sylvestres, nous sommes arrivés au pied de la fameuse montagne de Fulu.
à suivre…